Salon de líimage
Ville de Romainville « Mémoire et identités »
Communiqué de presse édition
Vendredi 10 mai 2002
du 14 au 26 mai 2002 à Romainville
Salle des Fêtes de líHôtel de Ville - 4, rue de Paris - 93230 Romainville
Vernissage le mardi 14 mai à 18 h 30

Opening reception: Tuesday, May 14th, 6:30pm, Salle des Fêtes de líHôtel de Ville - 4, rue de Paris
for more information call: 01 49 15 55 26

BIOGRAPHIE de Mark Allen:

Mark Allen vit à New York, dans le quartier de Lower East Side, sur líîle de Manhattan. Il est, à la fois, écrivain, photographe, designer et musicien. Une grande partie de sa vie se déroule devant une « web cam ». Originaire díune petite ville située à la périphérie de Dallas au Texas qui reflète bien la culture populaire américaine , il síinstalle à New York, il y a dix ans où il commençe à travailler dans la conception graphique mettant ainsi en application [exergue] les études universitaires voulues par ses parents. Il fait également díautres petits « boulots » occasionnels avant díêtre rapidement emporté dans le monde vertigineux de la nuit new-yorkaise en devenant tour à tour danseur [de clubs], hôte et gardien snob [prout-prout]. Pendant plusieurs années, il travaille parmi les drag-queens, djís à la mode et autres junkies. Ce qui lía mené à beaucoup de plaisir, de drogues, díalcoolÖ Il passe alors díemplois de modèle de seconde zone à des petits rôles dans des pièces de cafés théâtres et dans des films díauteurs assez confidentiels. Il parcours le monde allant nulle part et on retrouve son nom au quatrième de couverture de magasines à la monde díune presse sans intérêt que finalement très peu de gens remarquent. Après une étrange expérience avec un cancer testiculaire en 1996, Mark est devenu une sorte díermite et décide de vivre la majeure partie de sa vie face à une caméra relié au monde extérieur via internet. Pour accomplir cette expérience, il commence à utiliser une « web cam » à líintérieur de son appartement, diffusée sur un site web nommé www.MarkAllenCam.com où il [déverse] la plupart de son énergie créatrice, travail quíil continu aujourdíhui. Ce site est maintenant vu par des milliers de personnes chaque jour.

Quand Mark décide de sortir, il « trimballe » partout avec lui, son appareil photo, un simple appareil numérique, et photographie tout ce quíil voit. Il avait cet appareil sur lui le jour et la nuit qui suivirent les événements qui se sont produit à New York le 11 septembre 2001 et le travail que vous pouvez voir à líoccasion de cette exposition fut réalisé à ce moment. Ce travail montre le matin de líattaque du WTC quand Mark arpentait les rues près de Chinatown, mais aussi la nuit suivante, quand, avec un ami, ils se rendirent à « Ground zero » pour enquêter.

ENTREVUE avec Mark Allen:

Mark Allen, vous vous revendiquer comme un artiste multimédia, le 11 septembre vous avez décidé de vous rendre au Word Trade Center et de réaliser des prises de vues, dans quel état díesprit líavez vous fait ?

1. Mon site web (MarkAllenCam.com) est mon principal outil de création. Tout ce que je fait, líécriture, la musique, la photo, les « performances » [représentations], et même le fait de vivre dans mon appartement passent par internet. Chaque fois que jíai une impulsion créatrice je cherche le moyen de la [presser] à travers mon modem et de la montrer sur internet.  Alors oui, je me considère comme un artiste multimédia si vous considérer internet comme multimédia.
2. Le 11 septembre, le second avion síécrasant sur les tours du WTC mía littéralement jeter hors de mon lit (mon quartier se situe tout près de wall street). Je me suis véritablement réveiller dans une sorte de chaos. Je pensais quíil y avait eu une explosion dans ma rue. Tout, la télévision, les téléphones portables, la radio, était hors service à Manhattan, jíai alors dû sortir rapidement dans la rue pour comprendre ce qui se passait. Jíai instinctivement [empoignée] mon appareil photo et les photos que jíai pris dans les rues bondées et confuses ce matin là sont juste une représentation de ce que jíai vécu.
3. La seule chose que jíavais en tête à ce moment était la panique, la tension et la montée díadrénaline. Jíétais juste là, hébété et confus, frénétique, comme le reste de la ville, essayant de comprendre ce qui síétait passé et jíai voulu prendre des instantanés à chaque fois que je voyais quelque chose qui attirait mon attention. Je ne pensais pas à la photographie en elle même, il síest juste trouvé que jíavais mon appareil avec moi.

Etait ce pour vous une démarche de type journalistique ou vous situiez vous díamblais dans une démarche de création ?

Je níai pas penser à être créatif ou à faire du « photo journalisme » du tout. Jíavais juste mon appareil photo avec moi. Quand quelque chose aussi fantastique et incroyable arrive autour de vous, presque tout ce sur quoi vous pointez votre appareil devient intéressant.

Quíest ce qui vous a déterminer dans le choix de vos prises de vues et de leur cadrage ?

Il níy avait rien de conscient. Cíétait juste une expression personnelle je pense.

Pourquoi vous êtes vous rendu? Bas ?

Je me suis rendu, le jour et la nuit suivant líattaque, à ground zero, avec un ami, en dehors de toute curiosité malsaine. Nous vivons si près de WTC et nous avions regardé toute la journée la seule chaîne de télévision émettant encore à nyc relatant un événement qui se passer juste à côté de nous. Il níy avait donc aucune raison pour que nous ne nous rendions pas là-bas. Cíétait la nuit suivant líévénement et la sécurité était pratiquement inexistante. Je pense que tout le monde essayer de comprendre ce qui cíétait passé et les choses étaient un peu confuses. Nous avons eu la possibilité de nous rendre au cúur de líévénement. Nous nous sommes posés la question de savoir síil fallait aider, il y  avait déjà beaucoup de monde qui síafféraient au sein des différentes antennes médicales et les secouristes attendaient là, ils níavaient rien à faire et vous ne pouviez pas vous rendre à líintérieur de líactuel site du désastre sauf si vous y étiez aurtorisé, il níy avez donc littéralement rien à faire. Nous errions juste aux alentours, restant éloigné de la foule des badauds et jíai prie plusieurs photos. Nous nous sommes rendu là-bas en sachant que si nous avions été appelé pour assister les secours, nous nous serions immédiatement investis.

En quoi un artiste multimédia se différencie-t-il des autres créateurs ?

Je ne sais pas. Jíutilise juste le médium qui se trouve devant moi. Et depuis que je suis un informaticien amateur, cíest líordinateur qui se trouve en face de moi. Jíai acquis un appareil numérique car je savais que je voulais utiliser mes photographies sur internet. Un peintre utilise de la peinture et un support, moi, jíutilise des images numériques, un clavier, un code HTML et des sons numériques que je transfère sur líespace du web.

En quoi les nouvelles technologies de la communications stimulent votre envie de créer ?

Je sais quíinternet níest pas quelque chose de « nouveau » et les gens pensent que ce níest plus très stimulant, ni à la mode mais je sais que ça a [fantastiquement] rehaussé mon univers et mon expérience de la vie (Ö) . Líexpression et la créativité occupent une place importante dans ma vie.

Est-ce que ces nouveaux moyens peuvent susciter la création de nouvelles formes díart ou de nouveaux moyens díexpression artistique ?

Je pense que la « cyber-technologie » est juste une partie de líévolution naturelle de líexpression et de la communication des êtres humains. Il est stimulant de croire quíil y aura des choses bien plus complexes et bizarres dans le futur.
 


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